C’est pour Pete Townshend, guitariste des High Numbers (futurs Who), que Jim Marshall élabore le premier ampli siglé Marshall, en 1962. 

 L’inventeur de l’amplificateur pour guitare du même nom est décédé à l’âge de 88 ans. Le rock lui doit énormément.

Ces dernières années, Jim Marshall continuait d’arpenter les salons de la musique avec assiduité. Cela donnait parfois des images insolites: celles d’un vieux monsieur assailli par de jeunes guitaristes exaltés de rencontrer celui qui avait tant fait pour eux. Le Britannique, qui vient de décéder à l’âge de 88 ans, est en effet indéfectiblement lié à l’histoire du rock. Son nom se décline, en lettrage blanc et élégant, sur la plupart des scènes, des clubs intimistes jusqu’au gigantisme des festivals, et ce depuis un demi-siècle. Dans les années 1950, il s’illustre en donnant des cours de batterie. Il forme ainsi Mitch Mitchell, futur accompagnateur de Jimi Hendrix, que Jim Marshall aura amplement l’occasion de côtoyer par la suite. En 1960, il ouvre un magasin de musique, à l’ouest de Londres. Il y voit défiler les futurs héros du boom du rock anglais. Tous lui réclament un système d’amplification pour guitare plus puissant que les modèles disponibles. C’est pour Pete Townshend, guitariste des High Numbers (futurs Who), qu’il élabore le premier ampli siglé Marshall, en 1962.

Dans la foulée, le guitar hero Eric Clapton adopte un modèle qui sera immortalisé sous le nom de Bluesbreaker, en référence au groupe de John Mayall dans lequel s’illustre le jeune prodige. Plus tard, Clapton effraiera l’ingénieur du son, Tom Dowd, en insistant pour enregistrer en studio avec son matériel de scène. Mais l’instrumentiste qui fera définitivement la légende du son Marshall reste sans conteste Jimi Hendrix. Lorsqu’il débarque à Londres, à l’automne 1966, l’Américain adopte sans tarder la marque, empilant les amplis et les haut-parleurs de manière à former un véritable mur derrière lui. Le succès ne se démentira jamais pour la marque, qui équipera la majorité des formations rock des années 1960 à nos jours. Marshall aura un grand retentissement auprès de la scène hard rock, en vertu des capacités de distorsion fournies par ses pre logos en mettant en scène, dans son film Spinal Tap, un guitariste doté d’un ampli dont le potentiomètre de volume est gravé jusqu’à 11. Le besoin pour un amplificateur gigantesque s’était estompé dès la mise au point des sonorisations modernes, dès 1969. Pourtant, la majorité des guitar heroes se sentaient tout-puissants avec un étalage des amplis de la vénérable marque anglaise derrière eux sur scène. «Le rock ne sera plus jamais le même sans lui. Mais ses amplis vivront pour toujours» a déclaré Slash (ex-Guns n’Roses), à l’annonce de son décès.

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